Alors aujourd’hui, nous avons le plaisir d’accueillir Madeleine Morley, la co-fondatrice de la marque Tomojo, qui est la première marque d’alimentation pour chiens et chats made in France à base d’insectes. Madeleine va nous parler de son expérience en tant que pionnière sur ce marché, mais également des clés du marketing responsable et de la stratégie de packaging utilisée par Tomojo pour renforcer l’attachement des clients à la marque. Alors, prêts pour découvrir les secrets de cette marque innovante et écoresponsable ? Restez avec nous jusqu’à la fin pour ne rien manquer.
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Croquettes TOMOJO

Hermits :

Bonjour Madeleine, bienvenue dans la potion. C’est un plaisir de te recevoir. Alors, pour rappel, La Potion c’est un podcast qui vous révèle les secrets de marques mémorables. Chaque mardi, nous partageons des idées novatrices, des outils et des techniques qui ont fait leurs preuves pour vous aider à maximiser l’impact de votre marque. Nous invitons également les dirigeants d’entreprises comme vous pour discuter de leur secret de marque et partager leur expérience avec nous. Nous vous invitons à vous abonner pour ne rien manquer de nos épisodes et pour bénéficier des dernières tendances en matière de branding et de design. Alors, pour commencer, Madeleine, la question que tout le monde se pose c’est comment avez-vous eu cette idée ? Peut-être que nous pourrons revenir sur cette question plus tard, étant donné que vous avez créé et fondé cette marque avec Paola Teulières. Comment avez-vous eu cette idée de créer et d’utiliser des insectes pour l’alimentation animale ?

 

Madeleine Morley:

Alors, je pense que c’est l’enchaînement de plusieurs choses qui ont fait qu’un jour je me suis réveillé avec cette idée en tête. Mais je dirais que la première c’est le fait que depuis assez longtemps maintenant, j’essaie moi-même de me nourrir avec des alternatives en termes de protéines de viande. Et donc, c’est vrai que j’avais un peu cette démarche en tête d’essayer d’éviter la viande animale autant que possible. Et le fait que Paola et moi, nous avons toutes les deux fait des études en sciences de l’environnement et pendant ces études, on nous a beaucoup parlé des protéines d’insectes comme véritable alternative pour nourrir, pas seulement les animaux, mais aussi les humains. Sachant que c’est déjà une solution qui existe pour nourrir à peu près 2 milliards d’humains, c’était pour nous en Occident une nouvelle alternative. Et ensuite, le troisième déclic, je dirais, c’est le fait que mes parents à Londres ont un chien qui s’appelle Mojo. Et à l’époque, j’habitais à Londres et Mojo faisait 50 kg. Donc c’est un gros bestiau et j’ai commencé à réfléchir à comment je pouvais lui donner une alimentation plus durable et plus responsable. Et c’est là que toutes ces idées se sont mises en place pour finalement aboutir à la création de Tomojo.

 

Hermits :

Donc, du coup, on voit d’où vient déjà le nom Tomojo.

 

Madeleine Morley:

VoilĂ , exactement. Mojo existe.

 

Hermits :

Donc, ça vient effectivement d’un constat personnel. Souvent c’est ce qu’on voit dans tous les épisodes de La Potion que nous faisons on fait avec des dirigeants, c’est que l’on part d’un problème de base qu’on rencontre souvent dans sa vie personnelle et qu’on essaie de transposer. Voilà, si j’ai ce problème, c’est que d’autres personnes ont ce problème. D’ailleurs, on a connu ce problème aussi nous avec nos chats. On est végétarien, on s’est dit bon, c’est un peu compliqué avec la viande, ce n’est pas vraiment en accord avec nos valeurs et du coup j’imagine qu’en plus avec cette tendance qui se propage, on se dit aussi qu’il y a d’autres personnes qui peuvent avoir le même problème. Donc, ce serait bien peut-être de trouver une solution. Du coup, ça m’amène une petite question que je n’avais pas forcément prévue. Comment vous vous positionnez face aux marques avec des loups, super viande ?

 

Madeleine Morley:

La chose importante à faire avec Tomojo, c’est de formuler des recettes équilibrées. Donc qui répondent vraiment aux besoins d’un chien ou d’un chat qui est en bonne santé. Je le dis parce que souvent, effectivement, plus un chien vieillit ou s’il a un problème particulier, il a besoin de recettes plus spécifiques. Et donc, ça, on peut le trouver chez le vétérinaire et c’est pour ça aussi qu’on se développe aussi sur le volet vétérinaire. Mais en tout cas, pour Tomojo, l’idée, c’est ouais, effectivement de vraiment mettre l’accent sur la qualité de la protéine. Mais nous, on travaille avec un vétérinaire qui formule toutes nos recettes et c’est vrai qu’il dit en fait, plus on met de protéines, plus ça sollicite les reins et ce n’est pas forcément une super bonne chose non plus. Donc, tout dépend de l’activité de l’animal, etc. Mais nous, on part du principe qu’il faut formuler des recettes équilibrées et on a d’ailleurs des recettes qui sont sans céréales et d’autres qui sont avec céréales. Donc, on laisse un peu le choix, mais dans tous les cas, nous, ce qu’on garantit, c’est que c’est équilibré et que ça ne va pas générer des problèmes de santé.

 

Hermits :

Très bien, c’est parfait. Donc quand on veut lancer un produit innovant comme c’est le cas ici, il est aussi important de savoir comment informer et rassurer ses clients pour qu’ils aient confiance en notre produit. Est-ce que vous avez rencontré de la réticence avec Tomojo ou comment le produit a-t-il été reçu par votre cible ?

 

Madeleine Morley:

Je pense qu’au début du projet, en étant pionniers sur un marché, nous avons rencontré beaucoup d’obstacles, mais pas nécessairement de la réticence. Le premier obstacle que nous avons rencontré était de produire ce produit en France, car il s’agissait d’une nouvelle forme d’agriculture. Nous avons commencé le projet fin 2017, qui coïncide avec le développement des fermes d’insectes. En termes d’approvisionnement, c’était le début, mais c’était le bon timing. Par la suite, il a fallu convaincre les fabricants de croquettes de tester cette nouvelle forme de protéines. Ils n’étaient pas nécessairement intéressés, car ils avaient déjà des clients qui utilisaient des viandes conventionnelles. La première étape a donc été de trouver un fabricant partenaire et ensuite, un vétérinaire qui croyait dans les protéines d’insectes comme alternative pour nourrir les chiens et les chats. Il a également fallu trouver un moyen de rassurer les consommateurs, car en Europe, il n’est pas courant de manger des insectes. Il a fallu montrer que c’était quelque chose de bénéfique pour les chiens et les chats de manger de façon récurrente et pas seulement de manière anecdotique. Nous avons dû nous entourer de bonnes personnes, comme un vétérinaire qui savait formuler les recettes, rassurer les clients en mettant les bons messages et créer un packaging qui attirerait l’attention. C’était tout un processus et en termes de marque, nous avons dû créer notre propre imaginaire, car personne ne connaissait Tomojo.

 

Hermits :

D’accord, mais du coup concrètement comment réussissez-vous à rassurer votre cible sur les avantages d’une telle alimentation pour les animaux ?

 

Madeleine Morley:

Alors, on communique. Enfin, on a déjà nous on part du principe que quelqu’un va acheter nos croquettes premièrement parce que ça va être bon en termes de nutrition pour leur chien et leur chat et les bénéfices écologiques, ce sera un plus, mais ce n’est pas pour ça que quelqu’un va acheter des croquettes donc pour nous, c’était hyper important de mettre en avant justement ces bénéfices nutritifs. Donc on communique beaucoup sur le fait que les insectes, c’est une protéine déjà très complète. Donc qui va vraiment répondre aux besoins des chiens et des chats en termes de nutrition, c’est aussi une protéine qui est dite hypoallergénique. C’est-à-dire que c’est une nouvelle forme de protéines, il a très peu d’allergies à son encontre. Et donc c’est bien pour des chiens et des chats qui ont des sensibilités par exemple. Donc on communique aussi là-dessus et aussi c’est une protéine qui est traçable. Donc on sait exactement d’où elle vient, comment elle a été produite et on est capable de garantir vraiment cette qualité de protéines. Et je pense que cet argument là, il a du poids, de plus en plus de sens pour des gens qui, comme moi, comme vous je pense, essayent vraiment de savoir d’où vient leur alimentation, comment elle est faite et enfin d’avoir une traçabilité garantie. Et je pense qu’avec cette protéine lancée qui est élevée dans des fermes certifiées en France et en Hollande, il y en a de plus en plus. C’était une manière de garantir un peu plus cette traçabilité tout au long de la chaîne de valeur, ce qui était quelque chose de pas non plus hyper commun dans l’alimentation pour animaux.

 

Hermits :

Exactement, alors si je résume, Tomojo c’est bon pour vos animaux avant tout, et c’est bien pour la planète. C’est surtout pour le bien-être de vos animaux et je trouve que c’est une belle approche, parce que la cause environnementale, c’est une chose importante, mais qui est parfois utilisée de manière douteuse par certaines marques qui mettent en avant que c’est bien pour l’environnement, mais avec un côté moralisateur pour vendre. Alors que chez Tomojo, vous avez une démarche concrète où vous vous intéressez avant tout au bien-être des animaux, et évidemment, c’est une démarche vertueuse dans son ensemble aussi, bonne pour la planète, mais pas simplement parce que c’est une urgence écologique, mais c’est vraiment un choix, c’est ce que j’aime beaucoup chez Tomojo.

 

Madeleine Morley:

Et ça me fait penser aussi à une chose qu’on fait pour un peu interpeller les clients potentiels, c’est d’utiliser des phrases un peu chocs, mais qui vont faire réfléchir. Donc par exemple, on a fait une campagne d’affichage dans le métro et nos slogans étaient : « Avez-vous déjà vu un chat chasser un bœuf ? Et un insecte ? » Et c’est vrai que souvent quand on nous dit « Oh là là mais non, pourquoi ? » Enfin souvent ça arrive de moins en moins donc c’est déjà qu’on est sur une évolution, mais c’est vrai que l’un des a priori qu’on peut avoir quand on parle d’alimentation à base d’insectes, c’est « Mais non, mais mon chien mon chat, il ne mange pas des insectes » et en fait, on le voit dans la nature. Si enfin on voit plus facilement un chat essayer d’attraper une mouche que d’essayer d’attraper un bœuf. Donc voilà quoi, on essaie un peu d’interpeller de cette façon-là.

 

Hermits :

Personnellement, pour moi, mes chats je les vois plus souvent attaquer les mouches ou les moustiques plutôt que les pigeons qui peuvent se poser sur le balcon par exemple. Donc, on va passer au portrait chinois maintenant si tu veux bien. Alors première chose, si Tomojo était un super héros, ce serait ?

 

Madeleine Morley:

Alors oui, j’aurais envie de dire que ce serait un super héros qui n’existe pas encore. Je trouve que Tomojo, en fait, on l’a déjà créé un super héros. En fait, c’est parce que pour ceux qui ne voient pas nos packs, c’est des cartoons et ça pourrait incarner un super héros en tant que tel. Donc ce serait Mojo, défenseur de la planète.

 

Hermits :

Si Tomojo était un lieu, ce serait ?

 

Madeleine Morley:

Je pense que ce serait la montagne parce que ce qui nous anime chez Tomojo, c’est la protection de la nature. Nous avons d’ailleurs la chance depuis deux ans de sponsoriser une étape de la Grande Odyssée des courses de chiens de traîneau qui se déroule dans les montagnes. Je pense que cela définit bien qui nous sommes.

 

Hermits :

Super et si Tomojo était une musique, ce serait ?

 

Madeleine Morley:

Il y a un groupe qui s’appelle Mojo, donc c’est facile, et puis la musique est toujours bien. Voilà, ça marche !

 

Hermits :

Ok, alors maintenant on va se concentrer sur le marketing responsable. La première question qui me vient à l’esprit est que, déjà, le marketing est souvent considéré comme un gros mot. J’ai ma propre idée sur la question, évidemment, sinon on ne ferait peut-être pas ce podcast. Mais est-ce que pour toi, le marketing responsable existe ?

 

Madeleine Morley:

Oui, je pense que le marketing où l’on essaie de faire les choses différemment et peut-être de façon un peu plus engagée existe. Heureusement.

 

Hermits :

Parce que souvent, c’est vu comme des stratégies un peu parfois de manipulation pour essayer de vendre un produit. Moi, je pense évidemment qu’on peut faire du marketing responsable.

 

Madeleine Morley:

C’est sûr qu’il y a de plus en plus de greenwashing un peu partout. C’est sûr que pour les consommateurs, c’est de plus en plus difficile de voir le vrai du faux et de savoir ce qui est en fait une stratégie pour vendre plus.

 

Hermits :

En résumé, Tomojo montre qu’il est possible de mettre en avant les avantages pour les animaux avant de mettre en avant les avantages pour l’environnement. Cette approche évite d’avoir un côté moralisateur et permet d’être plus incarné dans sa communication. Concernant les canaux de communication et de vente, comment Tomojo a-t-il fait pour identifier les bons canaux et les utiliser efficacement ? Pouvez-vous également nous dire quels sont les canaux utilisés par Tomojo ?

 

Madeleine Morley:

Nous avons commencé Tomojo en 2017-2018, et nous étions les premiers en France à vouloir vendre de l’alimentation pour chiens et chats à base d’insectes. Pour nous, la façon la plus rapide et simple était de créer un site web et d’acquérir nos premiers clients en ligne. Mais très vite, nous nous sommes rendu compte que ce ne serait pas aussi simple que prévu et que nous devions aller à la rencontre de nos clients. Nous avons donc commencé à distribuer des échantillons dans des parcs comme les Buttes-Chaumont et le Bois de Boulogne à Paris, en discutant avec les clients et en recueillant leur avis sur le produit. C’était la première chose que nous avons faite. Ensuite, nous avons commencé à faire de la publicité sur notre site internet via des canaux traditionnels comme Facebook, Instagram et Google. Mais rapidement, nous nous sommes rendu compte que, comme notre produit était différent et engagé, nous avions un créneau. Nous avons donc rapidement cherché à acquérir des clients de façon différente, en faisant des partenariats avec des marques engagées et aussi de travailler avec des petites boutiques. Donc, pour nous, les boutiques en vrac et les boutiques bio étaient des endroits où les clients viennent acheter de l’alimentation durable et traçable, donc nous pensions que notre produit pourrait les intéresser également. Nous avons donc décidé de travailler avec ces boutiques. Ensuite, nous avons réalisé qu’il était important de présenter notre produit dans des animaleries pour rassurer les clients qui pourraient se demander si notre produit est une alternative sérieuse aux autres marques connues. Nous avons donc cherché à travailler avec des animaleries, même si cela prend plus de temps. Pour nous, la distribution en ligne était la façon la plus rapide de commencer, mais nous avons également cherché à trouver des revendeurs et à travailler avec les vétérinaires, même si cela prend plus de temps. Donc c’était vraiment une façon de montrer à quel point l’alimentation à base d’insectes est une réelle alternative pour les chiens et les chats. Parce que c’est quelque chose que les vétérinaires recommandent pour traiter des problèmes de peau, des sensibilités digestives, etc. Et pour eux, les insectes sont une très bonne solution. En étant présent sur différents canaux, cela renforce la crédibilité de Tomojo et nous permet de devenir une réelle alternative pour nos clients ou prospects, qui ne pensaient peut-être pas à donner des insectes à manger à leur animal de compagnie. Nous savons depuis le début de Tomojo, qu’il faut environ huit points de contact avec la marque pour vendre un nouveau produit. Pour nous, l’idée était donc de multiplier ces points de contact, non seulement en ligne, mais aussi en nous rendant dans des galeries, etc.

 

Hermits :

Exactement, tu viens de compléter parfaitement la question sur le marketing responsable. C’est un marketing qui se concentre sur le réel, comme dans ces boutiques où vous avez des mesures et chez les vétérinaires. C’est super intelligent d’utiliser les vétérinaires. Pour des personnes comme nous, je connais ma sœur qui a un chien Shiba Inu qu’elle adore et qui veut tout faire pour lui. Du coup, elle va chercher ses croquettes chez le vétérinaire, c’est son premier réflexe. Et là c’est une très bonne idée.

 

Madeleine Morley:

C’est sûr que les vétérinaires sont des prescripteurs importants, il y a certes les éleveurs au moment de l’adoption ou les propriétaires de chiens, malheureusement beaucoup de ces propriétaires de chiens sont subventionnés par de grandes marques et nous avons un peu de mal à émerger face à cela. Mais ce qui est bien avec les vétérinaires, c’est qu’il y a une génération de vétérinaires engagés qui veulent proposer d’autres marques et qui peuvent les prescrire. Donc, nous avons vraiment cette opportunité de les atteindre.

 

Hermits :

Exactement, et donc tu voulais peut-être parler des associations. Parce que tu as mentionné que vous êtes engagés dans des activités telles que la course de chiens de traineau. Y a-t-il d’autres associations avec lesquelles vous travaillez ou pour lesquelles vous menez des actions concrètes pour promouvoir Tomojo ?

 

Madeleine Morley:

Donc pour parler de nos engagements, c’est vrai qu’on en avait plusieurs. Pour commencer, la partie conception du produit. Au début, quand on a commencé avec Paola, on avait un cahier des charges très strict et très long. On voulait vraiment créer le produit parfait, mais très rapidement, la réalité industrielle nous a rattrapés. La formulation de Tomojo a donc été une évolution en fonction des réalités et des propositions de nos partenaires. Cependant, nous avons évolué et avons essayé de sourcer au maximum les ingrédients localement ou dans les pays limitrophes. Au début, cela n’était pas possible, mais au fur et à mesure, nous avons fait évoluer cette recette pour utiliser des ingrédients qui viennent de France et des pays limitrophes. Nous en sommes très fiers. Ensuite, il y avait l’engagement de fabriquer en France. Nous travaillons avec des usines en France et nous achetons nos insectes en France et aux Pays-Bas, dans des pays proches. Nous voulions aller plus loin, donc au début, nous voulions faire un emballage compostable. Nous utilisons un emballage fait de papier et d’amidon de maïs, mais il y a eu un flou légal quant à ce qui est compostable ou recyclable. Donc, au début, nous nous disions que c’était super, mais il y a eu un changement de réglementation. Nous avons donc dû changer tous nos emballages et dire que finalement, ils étaient recyclables. Donc, quand je dis qu’il y a des engagements très forts, c’est-à-dire qu’il y a aussi une réalité de l’évolution de la législation. Maintenant, nos emballages sont très bien recyclés, mais effectivement, les termes biodégradables sont assez spécifiques. Et pour parler de la partie en aval, c’est la partie en amont. Et en parlant de nos engagements, en plus de notre engagement envers le développement durable dans la conception de notre produit, nous avons également essayé de mettre en place des opérations engagées. Par exemple, nous avons fait du sponsoring sur la plateforme Goodeed, qui est une plateforme de publicité engagée. Les personnes qui visionnent nos publicités sur le site peuvent choisir à quelle association nous devons reverser les dons, et c’est Tomojo qui choisit les associations. Nous avons choisi de soutenir l’association de Jane Goodall, qui soutient les singes en Afrique. L’idée avec Tomojo est de nourrir nos chiens et chats de manière durable, tout en soutenant la biodiversité. Nous avons également décidé de soutenir directement l’association Fauna & Flora International en vendant des coffrets sur notre site, dont une partie des bénéfices est reversée à cette association. Enfin, nous travaillons également avec des ESAT (établissements et services d’aide par le travail) pour la fabrication de nos coffrets d’échantillons, afin de soutenir les personnes en situation de handicap. Nous sommes fiers de mettre en place plusieurs actions pour devenir une marque engagée.

 

Hermits :

D’accord, ok. J’avais une première question à propos de cela, communiquez-vous également sur ces actions ? Car il est important que votre cible puisse voir et constater toutes les actions que vous mettez en place. Comment communiquez-vous autour de cela et quel bénéfice cela vous apporte-t-il en termes de fidélité ?

 

Madeleine Morley:

Donc effectivement, en termes de communication, c’est quelque chose sur lequel nous travaillons depuis très longtemps. Dès le début, nous avons essayé de mettre en place du contenu pédagogique sur nos réseaux sociaux, pour vraiment essayer de démocratiser l’utilisation des protéines d’insectes. Nous avons également fait des billets de blog complets sur les bénéfices des insectes pour la santé et l’écologie, et avons également essayé de mettre en place des partenariats avec des marques qui ont peut-être des communautés plus grandes que nous. Nous essayons de nous rapprocher de marques qui partagent nos engagements et avec lesquelles nous partageons des valeurs similaires. En termes de communication, nous avons principalement fait des efforts de manière organique, mais nous avons également fait des efforts de manière payante, en faisant des spots publicitaires et en sponsorisant des vidéos sur YouTube, et récemment nous avons également fait une campagne d’affichage dans le métro. Nous avons réalisé une grande opération dans le métro avec 300 affiches, en mettant l’accent sur les quais, etc. Je suis sûr que j’oublie des choses, mais nous avons également mis en place une stratégie de relations presse importante. Nous avons eu la chance de couvrir plusieurs sujets qui intéressent les journalistes, comme les protéines insectes et le développement de l’élevage d’insectes en France et en Europe. C’est un sujet qui est assez bien couvert par les journalistes. Nous avons également abordé l’entrepreneuriat des femmes et l’innovation écologique pour les animaux de compagnie. Tous ces sujets ont eu de belles retombées presse. Nous utilisons plusieurs canaux de communication qui travaillent ensemble, comme la sponsorisation d’événements. Nous participons à des salons spécifiques pour les animaux de compagnie comme Interzoo en Allemagne et à des événements plus grand public comme la Woof Run en septembre dernier en région parisienne. Nous faisons plusieurs événements différents pour toucher les propriétaires d’animaux de compagnie.

 

Hermits :

Bon, on va se lancer des fleurs pour une fois. On adore écouter les podcasts où les dirigeants parlent de leur vie incroyable de manière indépendante financièrement et vivent en Indonésie, etc. Mais là, vraiment dans cet épisode, nous partageons des secrets de marque, et une stratégie marketing qui couvre tous les canaux de manière très concrète. Franchement, merci pour tous ces secrets de marque. On va maintenant aborder le sujet que nous avons déjà un peu abordé, le packaging. Peux-tu nous en dire un peu plus sur votre stratégie de packaging ? Tu nous as parlé de l’aspect biodégradable, est-ce que tu peux nous en parler davantage ? Car c’est compliqué, Funky Veggie a également eu le même problème pour sa gamme bio avec les emballages. On sait que c’est un problème très compliqué, mais en tout cas, on espère que cela va faire bouger les lignes sur cette législation et qu’on va trouver des choses un peu plus appropriées, car on sait très bien que les emballages pour ce type de produit chez certaines marques sont parfois catastrophiques, beaucoup de plastique. Donc, est-ce que tu peux nous en parler un peu plus sur vos packagings exactement ?

 

Madeleine Morley:

Pour être honnête, notre packaging a évolué au cours des années. Au début, nous n’avions pas du tout ce genre de packaging. Nous avons fait deux itérations pour arriver à notre design actuel. Ce que nous voulions à travers ces packagings, c’était susciter la curiosité de nos potentiels clients et capter leur attention. La clé d’entrée était de ne pas montrer immédiatement que c’était à base d’insectes, c’était un autre pari qui consistait à vouloir émerger dans les rayons et sur notre site internet par rapport à d’autres packagings qui ont pu se faire jusqu’à présent. Nous avons travaillé avec des graphismes joueurs et avons fait plusieurs propositions, celle que nous avons retenue était des figurines de chiens et de chats stylisés avec des couleurs vives comme le jaune pour les chats et l’orange pour les chiens. Nous avons également utilisé des pictogrammes. Le but était que ces chiens et chats animés suscitent l’intérêt et c’est exactement ce qui s’est passé. Nous avons eu beaucoup de retours sur nos packagings depuis le début de Tomojo. Nous avons dû ensuite trouver une déclinaison de gamme pour différencier les chatons, les chiots, les seniors, etc. Nous avons utilisé des couleurs différentes, comme des couleurs pastels pour la gamme chiot chaton, des couleurs plus marron argenté pour les seniors et avons mis des petites lunettes stylisées pour les différencier. Mais cela a été un peu compliqué, car nous n’avions pas 45 000 options différentes pour faire des chats et des chiens qui se différencient énormément, car c’est très stylisé. Donc, oui, cela vient avec des défis pour avoir une gamme comme celle-ci. Nous avons dû adapter nos packagings pour les jardineries, les animaleries et les rayons, car nos produits n’étaient pas toujours mis en avant correctement, ni l’aspect made in France. Donc, nous venons de sortir de nouveaux packagings spécifiquement conçus pour les rayons et la mise en rayon. C’est une évolution et nous en sommes très contents, car c’était nécessaire. Ensuite, je vais dire quelques mots sur notre gamme vétérinaire, Entovet. De même, nous avons eu des itérations au début et nous sommes partis sur une identité très différente de Tomojo, c’est-à-dire très clean et minimale. Pas du tout les mêmes couleurs, etc. Et maintenant, nous avons trouvé un entre-deux avec des figurines de chiens et de chats avec des couleurs assez flashy, mais la disposition du pack est beaucoup plus médicale et plus sérieuse. Nous voulions que Entovet ait une présentation différente de Tomojo.

 

Hermits :

Vous avez réussi à adapter votre identité visuelle en fonction des segments de marché, comme par exemple pour la gamme vétérinaire. On s’attend à un produit un peu plus technique et médical et c’est vrai que l’une de vos grandes interrogations était comment réussir à se démarquer sans trop se mettre en dehors des normes. En tant que graphiste, on peut vouloir créer un beau packaging coloré et contrasté pour se différencier, mais le risque est de perdre des clients qui ont des habitudes visuelles. La familiarité est aussi importante dans le packaging et le design graphique. Vous avez trouvé une bonne alternative en adaptant votre identité, qui est quand même une marque de fabrique, à ces différents segments.

 

Madeleine Morley:

Le site internet nous offre l’avantage d’inclure des informations supplémentaires avec les emballages et de fournir des informations techniques pour rassurer les clients potentiels. Le défi avec le rayon, c’est qu’en général le client n’a que trois secondes pour regarder l’emballage et si les informations qu’il recherche ne sont pas là, c’est perdu. C’est pour ça qu’on a dû adapter notre stratégie.

 

Hermits :

C’est souvent le premier point de contact avec les produits pour les vétérinaires. Sur un site internet, les gens ont généralement déjà vu la marque ailleurs et sont familiers avec elle. Il faut donc adapter et je trouve ça très intéressant. En fait, je pense qu’on pourrait aussi parler de mascottes pour les figures du chien et du chat, car cela peut être un bon moyen de contacter les clients.

 

Madeleine Morley :

Au tout début, le packaging de Chien orange était Mojo, une race de chien de Rhodésie à crête d’orage. Ils ont une couleur sable feu. Nous avons également une gamme de friandises, dont une des mascottes est mon chien, Mouche, qui est partout sur les réseaux sociaux et qui ressemble à un Jack qui a trop grandi. Elle est clairement la mascotte d’une des friandises.

 

Hermits :

Est-ce que l’idée d’utiliser des mascottes vient de l’influence graphique que vous avez du Japon ? Est-ce que cette influence est asiatique ou d’ailleurs ?

 

Madeleine Morley :

Je pense que ce qui nous a surtout influencés et inspirés pour définir le brief des graphistes, c’était la marque Innocent et ses jus. Je ne sais plus quoi d’autre nous avions mis, mais oui, un peu ces identités. Avec des couleurs très reconnaissables et aussi une incarnation, comme des petits personnages, qui rappellent les jeux innocents. Donc oui, c’était plutôt ça. C’était pour interpréter la chose de manière plus concrète et pour créer un lien émotionnel avec sa cible. Nous avons des pulls et des bonnets avec nos deux mascottes pour l’équipe. Nous avons eu des demandes de certains clients ou lors de certaines opérations pour donner des bonnets et les gens étaient très contents d’avoir un bonnet avec ces petites têtes de chien ou de chat. C’était un effet de personnalité. Nous serions heureux de vous envoyer un petit cadeau.

 

Hermits :

Ok, très bien alors, on arrive à la fin de cet épisode et on va te poser la grande question : quel est, selon toi, le plus grand secret de la potion de Tomojo ?

 

Madeleine Morley :

Le secret de la potion de Tomodjo est un peu facile à deviner : avoir le « mojo » ! Mais je vais un peu plus loin en disant que c’est vraiment d’avoir des convictions bien ancrées. Tout en restant adaptable, je pense que c’est ce qui nous a définis depuis le début. Nous avons un engagement très fort au sein de l’équipe et Paola et moi sommes très fiers d’avoir commencé à deux et de partager ces engagements. C’est assez simple, mais lorsqu’on commence à faire grandir l’équipe, il est important de garder ce socle d’engagement qui nous permettra de traverser les moments les plus difficiles en restant adaptable. Nous sommes une petite structure et des aléas nous tombent dessus, il faut donc savoir changer et adapter la stratégie en fonction et cela peut parfois être épuisant. Je dirais donc que la potion de Tomojo est d’essayer d’avoir ces deux choses-là équilibrée.

 

Hermits :

Super, alors tu es la première invitée de cette année 2023 et tu mets la barre très haut ! On te remercie. À qui veux-tu passer le micro pour le prochain épisode de la potion ? Y a-t-il une personne que tu aimerais entendre ?

 

Madeleine Morley :

Les ESAT, cela pourrait être intéressant de voir comment ils fonctionnent et communiquent. Sinon une marque à laquelle je pense est Juliette, qui vend des produits ménagers. Il y a environ un an, les fondateurs de Pimpant ont décidé de fusionner leurs marques. Il serait intéressant de voir comment ces deux marques fusionnées communiquent, étant donné qu’elles partagent les mêmes valeurs et engagements. Maintenant, ils ne sont plus qu’une seule marque, et voir comment ils ont communiqué à deux pourrait être intéressant.

 

Hermits :

Merci à Madeleine Morley, cofondatrice de Tomojo, d’avoir pris le temps de nous parler de ses produits. Nous encourageons nos auditeurs à découvrir les produits de Tomojo. 

 

Madeleine Morley:

Merci beaucoup Miguel et Manon pour l’invitation !

 

Hermits :

C’est tout pour cet épisode, merci Madeleine Morley, cofondatrice de Tomojo. On te remercie pour ton temps et tes précieux conseils. On encourage nos auditeurs à découvrir les produits écoresponsables de Tomojo. On espère que ces conseils et astuces vous aideront à renforcer votre marque ! Si vous avez aimé ce podcast, n’oubliez pas de vous abonner. La Potion c’est chaque mardi pour toujours plus de secrets de marques. N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires et de vos questions, et nous nous ferons un plaisir de vous répondre. Pour ceux qui se questionnent sur leur branding, nous proposons des appels gratuits pour vous conseiller personnellement. Pour cela, contactez-nous sur notre site Hermits.fr ! Sinon on vous dit à mardi prochain pour un nouvel épisode ! Et n’oubliez pas, une potion est un secret bien gardé !

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